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L’abondance et la variété des essences sylvestres au Maroc; telles que le cèdre des montagnes de l’Atlas, le thuya, le chêne, le noyer, l’acacias, le citronnier ou l’ébène du souss, a toujours favorisé le développement d’un artisanat du bois qui continue de produire des œuvres d’une haute qualité technique et esthétique. La marqueterie, qui consiste à creuser le bois pour y placer des morceaux d'une autre matière ou d'une essence différente, est l’une des techniques du bois encore pratiquées, tant dans l’architecture que dans le mobilier. Elle est particulièrement réputée à Essaouira, où le support n’est autre que le bois de Thuya. Cependant, la marqueterie de Fès, dont le corps des objets est principalement réalisé en cèdre qui leur assure une longue vie et dégage un parfum qui éloigne les insectes parasites, semblerait être nettement plus ancienne et plus fine. Elle se caractérise par l’utilisation essentielle des bois d’arbres fruitiers, tels : - le citronnier pour la couleur jaune- le noyer pour son bois tendre et sa teinte grise- l’abricotier marron veiné - le jujubier un bois dur d’un rouge vif- le poirier, bois tendre beige et blanc qui se prête bien à la sculpture- le cerisier rouge, facile à sculpter - l’olivier, bois dur, dont la couleur évolue du beige au marron   Toutes ces essences offrent aux artisans une large palette de nuances leur permettant de créer des œuvres d’art diversifiées. A ces couleurs, s’ajoute le rose du thuya, ainsi que des essences importées, telles que l’ébène du Sénégal et de Côte d’Ivoire, l’acajou et l’amazaqui d’Afrique Equatoriale et d’Amérique Latine, le hêtre, ou encore des matériaux plus riches, tels que le nacre et l’ivoire.
La tradition équestre que perpétue le Maroc a favorisé le développement d’activités artisanales liées aux chevaux et aux cavaliers. La sellerie artisanale en est la plus belle et prestigieuse illustration. Elle consiste à la réalisation de tous les éléments composants l'harnachement du cheval. Le maître artisan sellier confectionne, en effet,  l'harnais du cheval, constitué d'une selle à arçon de bois d'olivier ou de cèdre, recouvert d'une peau de chèvre rétrécie au séchage ou bien une peau d’ovin. Le pommeau et le troussequin sont particulièrement hauts afin de maintenir l'assise du cavalier. L'ensemble est recouvert d'une chemise de selle en cuir brodé d'or et d'argent. Pour protéger le dos du cheval, la selle repose sur six à dix tapis en laine bouillie de couleurs différentes. Les étriers en fer sont maintenus par de courtes étrivières. L’encolure, la couronne, la têtière et la cravate, autrefois brodés de soie multicolore, sont aujourd'hui richement ornés au fil d'or. Le mors en acier et à canon droit, rattaché à une gourmette, est particulièrement dur, et permet de stopper le cheval en quelques mètres. La selle est connue comme étant le voyageur placé sur le dos du cheval et qui sert à siéger le passager.  Une selle artisanale est composée, en principe, de six pièces et d’environ trente-six sous-pièces, avec des dessins brodés sur chaque pièce. Les  grandes catégories de selles artisanales  sont : - Le Hasbi, de Marrakech, tout en cuir et brodé en fil de soie et dont le prix varie entre 60 à 120 mille dirhams. - Le Tlemsani, particulièrement apprécié dans l´Oriental. - Le Sem et Lamkhafaf, de Fès, confectionnés de fils de soie naturelle ou artificielle. - Le Cherdi, qui est la selle préférée dans la Chaouia. - La selle du Moyen Atlas.   La forme de la selle est induite par une armature rigide en bois, appelée arçon. Autour de cette armature sont agencées différentes pièces : - Le pommeau, qui est une partie bombée à l'avant de la selle, sous laquelle le garrot doit pouvoir s'articuler librement. - Le siège est la partie où s'assoit le cavalier. - Le troussequin est la partie arrière de la selle. - Les quartiers sont de larges pièces généralement souples sur les côtés de la selle. - Les étriers sont composés des deux anneaux métalliques, suspendus de chaque côté de la selle, où le cavalier vient glisser ses pieds pour prendre appui. A ces pièces, s’ajoutent d’autres accessoires, tels que le Poitrail et la Sangle. La fabrication des selles artisanales associent divers métiers et branches d’activités, tels que la borderie, le brocard, le feutrage, le tissage, le bois, la ferronnerie, le cuivre, la damasquinerie …  A titre d’illustration, un maître sellier faisait travailler et avait à sa disposition 80 à 100 brodeurs. Quand au facteur temps, une selle artisanale de qualité peut prendre en moyenne plus de vingt jours de travail.Les selles artisanales ainsi que l’ensemble d’éléments du harnais, sont commercialisées en majorité durant la période des moussems traditionnels annuels, ou se mêlent le folklorique et le religieux. Les festivals de la Fantasia qui accompagnent ces moussems, sont souvent l’occasion pour les fanatiques des chevaux parmi les agriculteurs de renouveler leurs selles.Le moussem - de “mawsim”, “événements périodiques” - est né durant la période pré-islamique. Il s’agissait alors d’un marché installé au croisement des itinéraires empruntés par les caravanes, de préférence proche d'un lieu saint pour bénéficier de sa protection. Commerce et échanges entre les tribus étaient accompagnés de nombreuses festivités. Parmi ces rendez-vous annuels que connaît le Royaume : - Le moussem de sidi Loghlimi de la Chaouia ; - Le moussems de Abi Jaad de la Zaouia Cherkaouia ; - Le moussem d’Imilchil ; - Les moussems des différents douars au Souss et à Chiadma ; - Ainsi que d’autres moussems et festivals dans les régions de Casablanca, de Fès et dans les Provinces du Sahara. Le moussem de Moulay Abdellah AMGHAR à El Jadida, considéré comme étant le plus grand festival du cheval au Maroc, est devenu une opportunité pour revaloriser et promouvoir cet artisanat séculaire.    
Le bois de Jdari (Rhus tripartita), appelé aussi Ossard, Tizrhate ou Tinrate en amazigh, est un bois dur à travailler et très bon pour tourner. On en fait une variété d’œuvres d’arts et d’utilité. Le travail de ce type de bois est l’une des activités techniques traditionnelles les plus prisées au Sahara. Il s’agit d’un art à part entière de par ses particularités et ses fonctions, et l’importance que revêt les objets en bois dans la vie nomade au Sahara, aussi bien en tant qu’équipements de la tente, que d’objets de transports ou encore d’ustensiles. Le bois de Jdari étant connu par son aspect rustique et sa résistance, inspire l’artisan pour fabriquer d’autres objets usuels tel l-gadha bol à lait fermenté, l-mhraz et l-mdaga/ mortier et pilon, plat en bois écuelle l-qasâa, des tendeurs /khurb afin d’assurer la fixation de la tente, des jeux Sigh, et des outils servant dans le métier de la maroquinerie. L’artisan boisselier est connu par sa polyvalence. Il produit et répare selon les commandes, des modèles de palanquins/ M-chchaquab ou M-chchagab, un artefact emblématique utilisé par la femme saharienne pendant ses déplacements à dos de dromadaire. Dans la même conception d’objets d’harnachements et de transport, nous énumérons un modèle de luxe saharien, en l’occurrence la selle/ Rahla qui estdestinée à l’homme et utilisée pour ses déplacements fréquents, mais aussi lors des compétitions et courses de dromadaires.
Le tissage de la tente (khayma), est l’une des activités des femmes sahariennes. Ce modèle simple de tente est conçu à base de bandes tissées (flijs et mattenba). Ces bandes, une fois assemblées constituent un vélum de différentes dimensions. Il s’agit d’une structure en poils d’animaux, assurant mobilité, protection et vie en campement de groupes nomades. Le tissage artisanal des tentes est une technique laborieuse qui exige patience et dextérité. Les femmes tisseuses y éprouvent beaucoup de difficultés, puisqu’elles travaillent durement et en équipe afin de produire des petites longueurs seulement de flij à base de poils de chèvres. Les tisserandes, se déplacent, après la tonte d’été dans des zones souvent isolées et lointaines pour se procurer de grandes quantités de poils/’châar de chèvres et de dromadaires. Après de longues opérations de lavage, de préparations et de purification, cette matière fibreuse en poils est transformée par les femmes tisserandes, à l’aide d’outils de filage tel le fuseau /mghzal, en pelote de fils solides, puis en utilisant un métier à tisser à basses lisses/mensej ou sedoua et selon des règles de travail et d’un savoir-faire maîtrisé, en une œuvre artisanale originale. Deux éléments essentiels constituent la tente. D’une part, les différentes bandes /flij tissées à base de poils d’animaux et assemblées entre elles grâce à la couture par un fil appelé l-mchel, et d’autre part, l’ensemble de la structure façonnée en bois, servant à soutenir le vélum, dont les mâts centraux /a-rkaiyz, le bâton /amoud, l-bibanes marquant l’entrée principale de la tente, la bande faîtière en poils /hammar, et les piquets /L-wted, assurant la stabilité de la tente /khayma lors de l’installation du campement.
La nécessité de protéger et de couvrir les écrits s’est fait sentir dès la parution des premiers manuscrits. Relier, c’est rattacher et assembler (notamment par couture) les feuillets du livre et les munir d’une couverture. Relier un livre s’inscrit dans une suite logique d’opérations à exécuter dans un ordre précis. La succession des différentes étapes du travail est fondée sur l’expérience, par conséquent, il est indispensable d’en respecter l’ordre et de faire preuve de soin et d’habileté pendant tout le processus. La reliure doit être en harmonie avec l’ouvrage qu’elle revêt. Les livres étant différents tant par leur valeur littéraire que matérielle, ainsi que par leur sujet et l’usage auquel ils sont destinés, on conçoit que les reliures puissent présenter des formes, des matériaux et une décoration (dorure) très variés.
La h’sira est la natte traditionnelle utilisée dans tout le Maghreb comme revêtement des sols des habitats ruraux et qui orne également les planchers et murs des mosquées et des zaouïas. Elle est réalisée selon des techniques ancestrales vieilles de plus de 1000 ans. Mais, du fait de l’envahissement des nattes en plastiques, réalisées en série dans des usines situées parfois à l’autre bout du monde, cette tradition est aujourd’hui en train de se perdre, emportant avec elle toute la mémoire et tout le savoir-faire constitué et transmis de génération en génération jusqu’à notre époque. Aujourd’hui, c’est uniquement dans les campagnes qui gardent encore un ancrage dans l’économie agricole traditionnelle que subsiste une faible activité vannière. Une production à l’agonie qui s’éteint dans l’indifférence quasi générale, car la conception de ces nattes, a trop longtemps été méprisée par les tenants d’un art citadin «raffiné et imprégné de traditions » importées d'Orient ou encore de l'Espagne musulmane à la différence des arts ruraux considérés comme « primitifs, frustres et de peu d’intérêt sur le plan économique ». La fabrication de ces nattes recèle pourtant un caractère unique sur le plan technique. Elle est la survivance de la plus ancienne méthode de tissage connue. Seul en Extrême-Orient et au Maroc, le procédé a survécu dans la fabrication de ces nattes en doum fabriquées par les descendants des tribus du Zehroun. Tout aussi anciens, les motifs polychromes de grosse laine qui ornent ces nattes portent en eux encore beaucoup de mystères : leur origine, leur sens,leurs interprétations qui n’ont pas encore disparu de la mémoire collective,leurs propriétés magiques, leur présence sur un territoire qui englobe tout le Maghreb, autant de raisons d’accorder à ces nattes l’intérêt qu’elles méritent. .
Faudrait-il rappeler que l’un des plus vieux métiers qu’a connu l’homme est bien la poterie !Nos ancêtres ont utilisé depuis des millénaires, les mêmes matières premières pour confectionner des produits utilitaires et par la suite des objets décoratifs.L’ancienne poterie de Meknès qui existe depuis des siècles, est mal connue vu la rareté des documents qui en parlent, et les rares objets exposés dans des musées ne donnent pas les informations nécessaires de leur origine historique.Mais on peut dire que l’originalité de la poterie de Meknès est inspirée de celle de Fès tant au niveau de la forme qu’au niveau des motifs et des couleurs.En effet, le célèbre monument « Bâb Mansour Laaleje de Meknès » a été bâti au XIV siècle et il révèle l’existence de cette céramique à l’époque, comme pour les monuments similaires de Fès.Karim BENCHEMSI est formateur des artisans et des jeunes, à l’Institut des Arts Traditionnels de Meknès.Diplômé en artisanat, il s’est investi dans la céramique à partir de 1991, par amour de la matière. Il a commencé à produire ses propres oeuvres avec une approche design personnelle. Il a été un des premiers artistes à façonner des tagines sous différentes formes, notamment la forme carrée. Fondateur d’une coopérative de lauréats en céramique et personne ressource pour diverses associations, il intervient aussi comme consultant dans les programmes de formation par apprentissage.
La damasquinerie est une technique artisanale qui consiste à enchâsser un fil d'or, d’argent ou de cuivre, sur une surface métallique, généralement en acier, afin de créer un motif décoratif. Le résultat de cette incrustation est appelée une damasquinure.   Cette technique, très prisée au Maroc, est la spécialité de la ville de Meknès. Elle est utilisée pour la décoration des étriers et des sabres mais également pour orner les plats, les vases et les bijoux.  Cet art de l’incrustation est aujourd’hui un savoir-faire en péril et Meknès est l’une des dernières villes au monde où l’on trouve encore quelques rares maîtres-artisans (maalem) qui pratiquent ce métier.   Après avoir façonné l’objet à décorer, celui-ci est chaudronné, limé puis strié. Les parties à damasquiner sont ensuite passées au chalumeau afin de les bleuir. Cette couleur permet au maalem de mieux discerner le dessin grâce aux oppositions des teintes. Elle facilite donc le tracé des motifs, la gravure du dessin et également l’incrustation des fils d’argent. Celle-ci s’effectue au marteau d’incrustation. Le maalem insère le fil d’argent dans les entailles du dessin en le martelant délicatement. En pénétrant, le fil se soude au support. L'objet passe alors une nouvelle fois au feu avant d'être poli à la pierre d'agate. C’est en mettant la pièce directement dans la forge que le maalem lui donne cette couleur noire qui fait ressortir l'argent. Pour éviter l’oxydation, une huile minérale est appliquée sur l’étendue de la surface.
Au Maroc, la laine utilisée pour le feutrage est celle du mouton.  Elle est retirée en tondant l’animal vivant ou en chaulant les peaux des dépouilles.  Elle est débarrassée de toutes les impuretés qu'elle contient (terre, poussière et débris de végétaux) avant d’être teinte, à l’aide de poudres colorées, dans des cuves d’eau bouillante.  Elle est ensuite peignée avec des cardes à main : petites planches de bois recouvertes de clous qui ont pour effet de démêler la laine pour mettre les fibres dans le même sens. Le feutrage est obtenu en frottant la laine avec de l’eau savonneuse. Au contact de l’eau et du savon noir, les écailles des fibres s’ouvrent et sous l’action du frottement elles s’enchevêtrent pour donner l’aspect feutré. C’est accroupi dans son échoppe que le maâlem dispose ses voiles de cardes jusqu’à obtenir la forme voulue et les travaille pendant des heures. Pour les feutrer, il les masse délicatement avec la mousse du savon. Plus l'étape du savon dure longtemps, plus le feutrage est progressif et meilleur est le résultat.Le feutrage d’un sac demande quatre heures de travail. Un chapeau comme le tarbouche est réalisé en deux heures. Un tapis peut prendre plusieurs jours en fonction de sa taille et de son épaisseur .
Les bijoux d’Essaouira sont réputés pour leurs éclats vifs et la beauté de leur raffinement. Constitués d'argent, ils sont parfois ornés de coraux ou d'émaux récoltés en Méditerranée. Le bijou doit en partie son apparence colorée à l'influence des Andalous qui ont introduit l'émaillage dans cette région. Il y a plusieurs sortes de bijoux qui correspondent à des usages particuliers : broches de front ou de poitrine, fibule, qui retenaient les robes en divers points, ceintures, colliers, bracelets, bagues et boucles d'oreilles.
Jellaba Znassnia » est une étoffe tissée essentiellement par les femmes des tribus des Béni Znassen. Elle est tissée entièrement en laine vierge non teintée. Les tisseuses utilisent différentes nuances de laine dont elles peuvent disposer suite à la tonte des moutons pratiquée toujours entre le mois d'avril et Mai. Elles ne mélangent pas de laines de différentes nuances. Le tissage se faisait selon le système d'entraide appelé Twiza : lorsqu'une tisseuse décide de tisser une étoffe, elle fait appel aux tisseuses voisines qui l'aident à tisser AlKharqa. L’aide porte souvent sur les opérations d'ourdissage, de montage du métier ou encore sur le tissage lui-même. La Maâlma qui sollicite et bénéficie de ce système d’entraide, y répond aussi quand elle est à son tour sollicitée par un membre du même groupe. Alkharqa est utilisée essentiellement pour confectionner une Jellaba masculine.
Au Maroc, les articles chaussants traditionnels les plus répandus sont "Al Balgha" et le Cherbil. Dans les villes, certains genres de Cherbil sont davantage portés à l'intérieur des maisons qu'à l'extérieur. À une époque non lointaine, dans le monde rural et en l'occurrence dans le Moyen Atlas, le Cherbil était le soulier principal de la femme. Bien que les femmes chaussent des souliers modernes, le Cherbil est encore bien souvent utilisé du Moyen Atlas. Il existe deux sortes de Cherbil dans cette aire géographique : "Al Mechchaya" avec un talon plat et un devant pointu et, la "Rihiya" qui comprend quatre ou cinq genres de Cherbils tels que : "Tamnekkacht", "Laâouinate", "Ain Mouka", "Taykok", "Alhipiya bi al Mouzoune". Le Cherbil est confectionné avec du cuir de chèvre "Alaânzi". Les artisans "Chrabliya" s'en approvisionnent encore dans les tanneries traditionnelles des villes comme Béni Mellal et Khénifra. Les Rihiya ne comprennent pas de talon et la pointe du soulier est arrondie. La confection des Cherbils se fait encore par deux Maâlams : le Maâlam "Assarrame" (le décorateur) et le Maâlam "Chrabli" (le confectionneur).
"Qob" est un nom commun masculin singulier qui signifie littéralement seau. Les Marocains le prononcent souvent précédé d'un déterminant et le prononcent "Alqob" et au pluriel "laqbabe".  La signification très usitée par les Marocains est le seau fabriqué en bois utilisé surtout dans les hammams (bains maures). Eu égard à cet usage d'"Alqob", l'histoire de son utilisation est ainsi étroitement liée à l'existence des hammams. Ces derniers remontent à 2000 ans avant J.C. A 20 Km de Marrakech dans la banlieue de la ville d'Aghmat, des archéologues marocains et américains ont découvert l’un des plus anciens hammams dont la date de construction remonte à la période située entre le Xème et le XIème siècle.
Technique millénaire déjà connu des Phéniciens, le pisé fait intégralement partie du paysage architectural du Maroc. Apparemment rudimentaire, le pisé est en réalité très élaboré. Il permet de construire différents types d’édifice, qu’il s’agisse de murailles, maisons, greniers collectifs ou ksour, avec de la terre crue et sans aucune pièce de soutien ni aucun mélange de paille ou de bourre. Pour cela on branche, c'est à dire que l'on bat par couches successives, dans un coffrage de planches, de la terre préparée à cet effet. Ainsi battue, elle se lie, prend de la consistance, et forme une masse homogène qui peut être élevée à toutes les hauteurs et sur un, deux ou même trois niveaux pour les habitations.
L’excision du cuir est une technique artisanale qui consiste à enlever la fleur de la peau en certains endroits. Les motifs réservés dans la couleur initiale apparaissent sur un fond blanchâtre.   Ce procédé d’ornementation, très simple en apparence, serait originaire de la Mauritanie, du Soudan ou du Mali où on trouve encore des petits articles de cuir excisé, ornés de thèmes géométriques et linéaires typique de ces régions. Au Maroc il est pratiqué dans la seule ville de Marrakech, avec des ornementations beaucoup plus élaborées que dans l’artisanat sahélien. On y trouve des entrelacs curvilignes à prolongements floraux, des trèfles ou encore des entrelacs polygonaux, tous éléments familiers à l’art hispano-mauresque et à ses dérivés.  Avant l’opération d’excision proprement dite, le cuir passe par toute une série d’étapes, il doit être salé, trempé, tanné, corroyé et souvent teinté. Après cela, il faut encore reporter le motif sur la surface que l’on veut exciser. Cette étape s’appelle l’estampage. Pour la réaliser, on utilise un gabarit, conçu tout spécialement à cet effet. Celui-ci a pour particularité de contenir les dessins à exciser, en relief. Passé à la presse, en l’appliquant à la fleur du cuir, le gabarit laisse son empreinte gravée dans la peau. L’outil généralement utilisé pour cette opération est le cutter ; il est préféré au scalpel en raison de sa légèreté, qui est plus adaptée à la durée de l’ouvrage et à l’extrême finesse de la peau dont il ne faut inciser que la première couche d’épiderme. Le geste consiste à inciser d’une main les contours du motif tout en dirigeant la pièce de cuir de l’autre main. Pour les courbes, ce n’est pas la lame, qui tourne dans la pièce, mais la pièce qui va tourner autour de la lame, de façon à ne pas hacher la peau.  Sectionnée de toutes parts la surface à exciser est ensuite retirée avec précaution laissant apparaitre une petite étendue laiteuse qui tranche avec la teinte de la fleur. Ce procédé ornemental donne un nouveau relief au motif gravé initialement
Accessoire d’ameublement d’origine orientale, le pouf désigne un petit siège rembourré sans dossier ni accotoir. Traditionnellement recouvert de cuir, il est au Maroc souvent décoré de motifs géométriques et colorés. Pour ce faire, les maroquiniers de Marrakech ont reproduit une ancienne technique de broderie du cuir, utilisée pour décorer la traditionnelle choukkara, cette sacoche en cuir brodé que les hommes portaient autrefois en bandoulière. Cette technique de broderie consiste à coudre sur la surface de la peau un fil de sabra, d'argent ou d'or pour produire un effet de relief. En mélangeant subtilement les couleurs on obtient des motifs polychromes. L'ornementation du cuir brodé foisonne d'arabesques florales. Les polygones étoilés, parés d’enroulements de feuilles ou de fleurs, forment grandes compositions symétriques. Ces motifs, préalablement dessinés sur des gabarits, sont reproduits sur le support qui doit les recevoir, puis recouverts de fils de sabra au moyen d'une alêne et d'une aiguille. Pendant le travail, la pièce à broder est maintenue dans une sorte d'étau en bois. L’Assemblage des parois des poufs selon la technique du sarma est encore réalisée à Marrakech par quelques rares artisans qui exécutent un point de sellier très particulier.
Catégorisée comme un art semi-artisanal, ne faisant pas partie des arts industrialisés, la vannerie a toujours quelque peu méprisée au Maroc. Délaissée par les ethnologues et autres archéologues, très peu d’ouvrages lui ont été consacrés. Comparé à la poterie et au tissage, cet art, d’essence rurale, a souvent été négligé par les chercheurs et les collectionneurs parce que, confectionné à partir d’une matière ordinaire et peu précieuse et par là même, condamné à rester dans le circuit domestique.  Concernant les plantes utilisées pour la confection de ces objets artisanaux, la vannerie est très proche de la culture du palmier dattier. Cependant, d’autres plantes interviennent, à l’instar du smar (le jonc) et de l’halfa (l’alfa), qui sont des plantes endémiques au Maroc. Leur récolte se fait au printemps. S’ensuit un long processus de préparation. Le séchage des tiges qui se fait en plein air dure près d’une vingtaine de jours. Ces mêmes tiges subissent une technique de coloration suivie d’une autre d’assouplissement. C’est les femmes qui
s’occupent de cela le jour du tressage de vanneries en mettant les tiges dans de grandes bassines d’eau. Témoin d’un patrimoine économique et culturel, la fabrication artisanale de ces articles de vannerie trouve ses origines dans les traditions. Elle est aujourd’hui en danger, mais l’intérêt grandissant porté à l’écologie et au développement durable remet en avant les valeurs et qualités qui lui sont associées. Cet artisanat rural redonne tout son sens à la matière en s’appuyant souvent sur des ressources locales, réduisant ainsi l’impact écologique de ses productions. De plus, l’artisanat et le design constituent aujourd’hui des facteurs importants du développement de certains pays ou régions. 
Le brocart est un tissu façonné parmi les plus remarquable de l’artisanat islamique issu d’une technique de tissage ancestrale et aujourd’hui quasiment disparue.   Tissé sur un métier à la tire d’une extrême sophistication pour son âge, le brocart est un tissu façonné qui se caractérise par un rendu très proche de la broderie. Remontant au XIème siècle, sa technique originaire d’Extrême-Orient se serait transmise à travers les siècles au gré des échanges et des migrations qui introduirent en Andalousie et à Fès le riche patrimoine culturel, scientifique et artistique issu de la civilisation arabo-musulmane.Autrefois dévolu à la production de ceintures traditionnelles, le brocart reste aujourd’hui le tissu rituel de la parure de la mariée, et constitue une soierie de choix particulièrement recherché par les tailleurs pour la confection des caftans. Certains designers portent un regard nouveau sur ce tissu, unique en son genre, qui fut parfois utilisé dans les Riads et grandes maisons aristocratiques pour la réalisation de tentures murales « hayti » et de rideaux de portes « khamiya ».  Aujourd’hui sur le point de disparaître, un seul atelier subsiste encore difficilement dans la médina de Fès, ce métier utilisé pour le brocart est très sûrement l’un des plus sophistiqué par sa mécanique et par la finesse des tissus façonnés qu’il permet de réaliser.  Avec ses deux chaînes, dont la plus lourde compte jusqu’à 6000 fils, avec son système de tire qui permet de réaliser des motifs complexes, polychromes et d’une finesse unique, ce métier à double harnais nécessite de nombreuses qualifications. Entre le maâlem-tisserand, le tireur, le menuisier, le concepteur de motifs, le canneteur, pas moins de 5 ou 6 hommes sont nécessaires au bon fonctionnement de l’atelier dont la gestion requiert un long et difficile apprentissage. Mais aujourd’hui seuls deux ou peut-être trois vieux artisans, détiennent encore les secrets de son fonctionnement qui se sont transmis durant des siècles par voie orale et leur relève semble loin d’être assuré.
Le tataoui est un clayonnage de plafond de l'étage supérieur des habitats traditionnels l’Anti-Atlas. Il tient son nom de l’oued Tata, qui est un affluent du Drâa, région où il semble être le plus répandu et sa dénomination s'est généralisée pour désigner les plafonds décorés en fibres végétales, qu’il s’agisse de laurier rose, de roseau, de branche de palmier ou autre. La dimension esthétique accordée à ces plafonds qui ornent les habitats rustiques des villages de l’Anti-Atlas leur confère un caractère très particulier. Les baguettes, de laurier rose ou de roseaux, teintes dans les couleurs de l’environnement local, à dominante ocre ou jaune, qui composent ces plafonds forment des mosaïques, à travers des motifs géométriques. A forte charge symbolique, ces motifs anciens d’inspiration berbère dont l’interprétation s’est diluée dans l’inconscient collectif sont porteurs de baraka et de forces magiques. Fonctionnels, ces plafonds sont aussi et d’abord un procédé de construction, ils servent à soutenir le toit des habitations, sous la forme d'un coffrage couvert de terre damée, le tout constituant une toiture traditionnelle.
Remontant à l’antiquité le tannage végétal, a pendant des siècles été la façon la plus répandue de traiter le cuir. Aujourd’hui de plus en plus rare ce procédé qui demande du temps, contrairement au tannage minéral, reste cependant de loin le plus savant, le plus authentique et aussi le plus écologique. Au Maroc, seuls quelques tanneurs exerçant dans des unités artisanales, utilisent encore des tannins végétaux comme les feuilles de chêne, d’acacia, de mimosa, ou les graines de tamaris. Ils transmettent de génération en génération les secrets de ces techniques ancestrales associant le tannage en sac et le tannage dans les fosses, qui sont les véritables méthodes traditionnelles de fabrication des fameux cuirs de luxe, désignés sous le nom de maroquins.
L’artisanat de la vannerie compte, au Maroc, parmi les métiers séculaires, pratiqués par des artisans, hommes et femmes dans diverses régions du pays. Explicitement, dans le sud du Maroc, et dans une économie d’autosuffisance, cet art est maîtrisé par les femmes, et revêt une valeur d’usage très répandue dans toutes les tribus sahariennes.  La création de multiples formes de nattes, ainsi que d’objets usuels d’usage quotidien et domestique et des récipients de transport, y est toujours d’actualité, même si cette pratique artisanale se trouve aujourd’hui en péril.   Selon des procédés de base très astucieux, les artisanes sahariennes recourent à des techniques diverses tel le spiralé cousu, le cordé, le tissé et le tressé.  Le prototype de la natte saharienne/l-hssira émerge comme objet archétype multi-usages. Il est utilisé comme tapis de repos étalé au sol ou comme paroi qui donne un sentiment d’espace. Outre ces utilités, la natte est recommandée pour son aspect hygiénique, car elle filtre la poussière et dégage une odeur agréable.  Sur le plan économique, les artisans nattiers et vanniers multiplient les pratiques et produisent multitude de modèles, afin d’accroitre les opportunités de commercialisation de leurs produits. Les prix de vente sont fonction des efforts fournis par les artisans, des dimensions des produits, des matières utilisées et des motifs décoratifs. La clientèle est souvent constituée de familles nomades sédentarisées qui se procurent de modèles de nattes, couscoussiers, plats, paniers à pain, tamis pour rouler le couscous. Un autre type de clientèle est constitué de touristes appréciant ce genre de produits artisanaux à base de matières d’origine végétale. Ces produits sont également commercialisés à l’occasion des foires et expositions organisées aussi bien au Maroc qu’à l’étranger, ou à travers des boutiques spécialisées en artisanat de vannerie.
Le Mokahla est le long mousquet traditionnel commun depuis ses origines aux populations berbères du Maroc et des autres pays du Maghreb.  Son nom vient manifestement du vocable Mekeh’let qui signifie fusil en Tamazight.Utilisé autrefois comme arme de chasse ou de guerre, le Mokahla se distingue des autres fusils par la taille de son canon, la forme de sa crosse ainsi que par la richesse de ses ornements qui symbolise la puissance et le rang social de son propriétaire.Sa conception est influencée dès le XVIème siècle par l’importation d’armes à feu européenne. Les variations observées d’une tribu à l’autre, dans la forme, les décorations et techniques de fabrication s’expliquent par la diversité des influences étrangères nées au gré de l’histoire, du commerce, des guerres ou de l’occupation.   On peut distinguer les différents types de Mokhalat par la forme de la crosse, qui varie à travers le Maroc suivant leur région d’origine.Dans le sud, ils ont une crosse fine, légèrement décorée d’incrustations d’ivoire ou d’os et sont facilement reconnaissables par la présence d’une large bande de fer soudée au niveau de la liaison entre le canon et le fût, à hauteur du tonnerre.Dans le nord, lacrosse en forme de queue de poisson, est large, épaisse et robuste. Le Mokahla est équipé, dès la fin du XVIèmesiècle, d’un dispositif de mise à feu d’origine Hollandaise appelé « platine à chenapan ». Actionné par un ressort, un bras métallique, appelé chien, tient un éclat de silex.  Lorsqu’on lève le chien pour le mettre sous tension, le ressort se comprime. Une plaque d’acier verticale, la batterie, est placée contre le bassinet, dans lequel est déposée la poudre d’amorce. En appuyant sur la détente, le chien bascule en avant, frottant le silex contre la batterie, ce contact produit des étincelles qui tombent dans la poudre d’amorce.  Cette platine dite « à chenapan », forme le modèle de base d’un mécanisme de mise à feu qui est resté en service pendant à peu prés deux siècles et demi. Au début du 19ème siècle, la découverte de substances hautement explosives, comme le fulminate de mercure, va permettre d'éliminer les points faibles de la platine à silex.  L'amorçage de la poudre se fera alors par le choc du chien sur une petite capsule contenant du fulminate, glissée sur une cheminée aboutissant à la chambre de combustion. Ce nouveau principe supplante définitivement le silex.
Le soufflet est un « instrument utilisé pour souffler de l’air sur un point donné, composé d’une cavité souple, appelée aussi peau ou quartier, généralement en cuir, fixée entre deux tablettes ou flasques qui se déplient en faisant entrer l’air et se replient en le chassant. Les flasques se terminent par deux poignées que l’on nomme manches ou queues.» L’une des flasques est munie d’une soupape ou âme, s’ouvrant de dehors en dedans, amenant l’air qui est expulsé à travers la tuyère ou l’embout. L’instrument sert à attiser et raviver les braises dans un braséro, un barbecue ou une cheminée. L’activité du fabricant de soufflets consiste à exercer un métier qui incorpore une diversité de techniques et de matériaux ; (Travail de bois, façonnage de cuir, décoration sur bois ou sur cuivre ...) Généralement, il associe bois pour la structure, peau pour la partie mobile et métal pour l’embout et la décoration, c’est le fruit d’un travail minutieux et pointu de l’artisan. Traditionnellement, le cuir est fixé au bois à l’aide de clous en cuivre ou laiton. La taille du soufflet permet de souffler de l’air au cœur du foyer, tout en restant à une bonne distance de la chaleur. Certains modèles ont des «bras» très allongés permettant de les actionner en étant très éloigné du feu. Le soufflet mesure généralement 45-50 cm de long et environ 20 cm de large. La prise d’air se fait sur l’un des côtés par 1, 2 ou 3 trous, selon la taille du soufflet. Pour les cheminées de belle taille, il peut exister des grands modèles, parfois posés sur un trépied, qui peuvent mesurer jusqu’à 80 cm de long. Les plus grands sont des «soufflets de forge» utilisés jadis par le forgeron. Ces grands modèles étaient parfois suspendus avec tout un mécanisme de contrepoids permettant à un homme seul de l’actionner, tout en gardant une main libre pour travailler. Le soufflet domestique est un accessoire très utile, un élément dont il faut prendre soin car il est parfois soumis à rudes épreuves.
La Blousa trouve ses origines sémantiques dans le mot « Blouse » qui signifie « un vêtement long, de toile ou de cotonnade, porté par les ouvriers, les paysans et différents corps de métiers jusqu’au début du XXème siècle ». Elle est aussi définie comme étant « un corsage féminin ample ou flou ». La Blousa Oujdia, quant à elle, est une robe traditionnelle qui caractérise la région de l’oriental marocain, ainsi que l’ouest algérien, notamment les villes de Tlemcen et Oran. C’est, essentiellement, « une robe d’intérieur mais qui peut également être portée en cérémonie selon la qualité du tissu et la richesse de l’ornementation ». Elle est caractérisée par son « bustier haut plus ou moins richement orné, sa coupe droite en cylindre et par le décolleté au niveau de la poitrine et du dos. La jupe est large, d’un seul tenant avec de multiples plis qui lui permettent de s’adapter à différentes corpulences ». La combinaison intérieure (Jaltita), généralement en tissu fin et doux, peut être solidaire de certaines parties de la Blousa, comme elle peut en être totalement indépendante. La Blousa est, généralement, composée d’un bustier (Sder), un dossard (Dher), un corps (Kesda), et des manches, souvent courtes et bouffantes (Lekmam). Aujourd’hui, la Blousa constitue un patrimoine vestimentaire revisité, qui emboîte le pas au caftan marocain, grâce, notamment aux efforts conjugués d’artisans et de jeunes stylistes, oeuvrant pour en améliorer les aspects, à la fois, fonctionnels et esthétiques, et adapter cette tenue traditionnelle aux nouvelles tendances en matière de vestimentaire et de mode. C’est dans cette perspective que la région de l’oriental célèbre chaque année, depuis maintenant 5 ans, un festival dédié à ce patrimoine vestimentaire et initié par l’Association Orientale pour le Développement (AOD). Cet événement, patronné par Sa Majesté le Roi, commence à prendre une ampleur internationale.
Le secteur de l’artisanat représente l’une des principales sources de revenu pour les habitants de la province d’Errachidia, vu le nombre d’habitants qui s’adonnent à des activités artisanales soit pour gagner leurs vies, soit pour améliorer leurs revenus. La poterie rurale d’Errachidia est une composante essentielle de l’activité artisanale de la région, qui s’exerce selon un mode de production familial. Elle est surtout implantée à Rissani (ksar My Abdallâh Daqqaq et Ksar Shorfat Bahaj), à Goulmima (poterie de Tadighoust), et à El Hart (sur la vallée du Todra). Dans les vallées présahariennes, la poterie est une activité professionnelle masculine par excellence, dans laquelle se sont spécialisés un certain nombre de villages. Il s’agît d’une poterie simple et utilitaire, sans motifs décoratifs ni vernis. Parfois elle est vernissée avec un émail naturel. Rissani renferme plusieurs ateliers de fabrication de poterie rurale, surtout à ksar My Abdallâh Daqqaq et Ksar Shorfat Bahaj. Un examen de la production Rissaniénne permet de dégager surtout des produits fonctionnels et utilitaires, tels que les Bols à soupe, les Bols à boire «Ghourraf», les braséros «Mjamer , les Pots à fleurs, les jarres à large ouverture ou munies d’un col étroit «Khouabi». Des fois, on trouve une poterie qui a trait à un procédé décoratif (Avion, poisson, scorpion, serpent, ...) Cette production est commercialisée dans les souks locaux, et spécialement à Rissani. L’ensemble des matériaux utilisés est d’origine locale et les outils rudimentaires de travail sont le plus souvent façonnés par les artisans eux même. Si les techniques de façonnage sont élémentaires, bien qu’exigeant un minimum de dextérité manuelle, les conditions de travail sont rudes et très incommodantes. L’argile utilisée est extraite près de la rive Ouest de l’Oued Ghéris, puis traitée dans les petits ateliers et stockée pour fermentation. Le façonnage est fait manuellement, à l’aide de moules en terre cuite. Des fours traditionnels, bâtis en terre, d’une profondeur d’environ 3.5 m, servent pour la cuisson des pièces façonnées. Ils sont, généralement, constitués de deux chambres principales ; à savoir une chambre de feu (foyer) et une chambre de coction ou de cuisson.
Taghzout, petite ville abrupte située aux confins de la province d’Al Hoceima et de celle de Taounate, est surtout renommée pour l’art d’y travailler et d’y broder le cuir. Les artisans, penchés sur leurs vétustes établis, y fabriquent des sacs à main, des portefeuilles, des ceintures, des pouffes et, surtout, les fameux « Zaâboula », des sacoches à franges décorées de savantes broderies réalisées à l’aide de fines lanières aux couleurs tendres et vives, autrefois en peau de chèvre.Si certains d’entre eux se sont spécialisés dans tel ou tel autre produit, tous emploient la même panoplie de techniques pour les confectionner : il faut tout d’abord débiter les pièces des peaux, puis leur graver un tracé de base, les broder, les encoller, les assembler puis, bien entendu, fignoler leur finition.L’artisan n’utilise fondamentalement pour cela que deux types d’outils aussi rudimentaires les uns que les autres : une bonne paire de ciseaux de cordonnier et un petit jeu d’alène.Si c’est grâce à sa broderie que l’on peut distinguer la véritable maroquinerie de Taghzout, le geste avec lequel elle s’exécute reste relativement simple: percer une par une à l’alène des petites entailles dans le cuir puis y passer par dedans une lanière en tirant doucement dessus, pour ne pas la rompre.Tout le secret réside dans la précision avec laquelle se perce ces entailles, la tension de la lanière et, évidemment, la patience de chacun.
Le Zouani est un cuir de chèvre qui a été tannée à takaout beldia (galle de Tamaris traditionnelle, arbuste des régions chaudes de Daraâ Tafilalt). Ce cuir est originaire de Fès. Il est produit au moins depuis le XVIe siècle. Son grain est régulier et il est à la fois très résistant et agréable au toucher. Il est aussi écrasé contre la « blatte », ce qui atténue en partie son grain et lui offre un aspect glacé du plus bel effet. La plupart du temps, ce cuir est teint en jaune. Considéré depuis longtemps comme le cuir le plus précieux, il conserve, aujourd’hui encore l’adhésion des professionnels. Il est possible de reconnaître un cuir Ziouani en observant le follicule pileux (organe qui secrète le poil) qui reste visible à la surface de la peau. Si ces petits creux forment des lignes parfaitement droites, il s’agit bien du cuir Zouani.
Taghzout est un village situé dans la province d’Al Hoceima. Il se développe dans la vallée et sur les pentes des montagnes qui l’abritent. L’architecture des constructions est d’une grande valeur patrimoniale. Il est constitué de plusieurs hémaux à lignage familial séparés les uns des autres parfois de plusieurs centaines de mètres.Il est aussi connu par son artisanat spécialement en matière de travail du bois incrusté. Pendant très longtemps, la vallée de Taghzout fut le berceau d’un artisanat florissant. A partir du noyer, les artisans fabriquaient des bracelets, des broches pour femmes, des crosses de fusils, des soufflets et des coffrets. L’os incrusté provenait des cornes.Aujourd’hui encore les Taghzoutis sont encore très célèbres par la qualité de leur travail. Ils en sont fiers, même si la conjoncture actuelle accuse un net recul des demandes d’articles et de produits en bois incrusté. Le déclin manifeste de l’artisanat du bois incrusté a conduit plusieurs Maalems artisans à se recycler dans d’autres métiers ou à émigrer vers d’autres villes du royaume.De nos jours, les artisans du bois incrusté du village peinent à trouver du travail. Une partie des artisans qui avaient quitté le village y sont revenus, grossir le lot des artisans sans activité. Le village ne compte quasiment plus d’atelier, excepté trois en cuir hébergés dans le complexe d’artisanat.Ce groupement d’artisanat en rénovation pourra les aider pour s’établir à nouveau dans le métier, si toutefois les travaux sont terminés. D’autres difficultés les attendent aussi. C’est ce qui arrive à tout artisanat : des problèmes touchant à l’environnement (pénurie des bois, concurrences d’autres produits, …).
Le métier de « Broderie de Salé » est un métier qui relève du secteur de l’artisanat. Il fait partie des métiers de l’art de la Broderie tel que la broderie de Rabat, Fès, Meknès et Azemour. C’est un art ancestral, ancré dans la culture populaire marocaine aux dimensions économiques, sociales et culturelles multiples. Ils témoigne du goût délicat d’une société ancestrale, désireuse de créer un cadre raffiné à la vie de tous les jours. L’art de la « Broderie de Salé » est un ensemble de techniques qui consistent à créer et réaliser des décors sur des tissus. Il est caractérisé par l’usage de la technique des points comptés. Les ouvrages sont soit monochromes (noirs ou rouges), soit polychromes, jaunes, bleus, rouges et verts.Les motifs présentent une grande variété de formes géométriques uniquement arborescentes et florales.
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