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Vannerie Alfa

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Vannerie Alfa
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00:48:08

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Catégorisée comme un art semi-artisanal, ne faisant pas partie des arts industrialisés, la vannerie a toujours quelque peu méprisée au Maroc.

Délaissée par les ethnologues et autres archéologues, très peu d’ouvrages lui ont été consacrés. Comparé à la poterie et au tissage, cet art, d’essence rurale, a souvent été négligé par les chercheurs et les collectionneurs parce que, confectionné à partir d’une matière ordinaire et peu précieuse et par là même, condamné à rester dans le circuit domestique.

 Concernant les plantes utilisées pour la confection de ces objets artisanaux, la vannerie est très proche de la culture du palmier dattier. Cependant, d’autres plantes interviennent, à l’instar du smar (le jonc) et de l’halfa (l’alfa), qui sont des plantes endémiques au Maroc. Leur récolte se fait au printemps. S’ensuit un long processus de préparation. Le séchage des tiges qui se fait en plein air dure près d’une vingtaine de jours. Ces mêmes tiges subissent une technique de coloration suivie d’une autre d’assouplissement. C’est les femmes qui
s’occupent de cela le jour du tressage de vanneries en mettant les tiges dans de grandes bassines d’eau.

Témoin d’un patrimoine économique et culturel, la fabrication artisanale de ces articles de vannerie trouve ses origines dans les traditions. Elle est aujourd’hui en danger, mais l’intérêt grandissant porté à l’écologie et au développement durable remet en avant les valeurs et qualités qui lui sont associées. Cet artisanat rural redonne tout son sens à la matière en s’appuyant souvent sur des ressources locales, réduisant ainsi l’impact écologique de ses productions. De plus, l’artisanat et le design constituent aujourd’hui des facteurs importants du développement de certains pays ou régions. 

Plus ancien que la céramique, l’art de la vannerie qui consiste à tresser des fibres végétales pour réaliser des objets très variés, remonte à plus de 10 000 ans. Bien que constituées de matériaux biodégradables, quelques rares pièces vieilles de plusieurs milliers d’années ont été exhumées en haute Égypte et au Moyen-Orient. 

 Selon les pays et la technique employée on utilise du seigle, des herbes, du rotin, du palmier, du bambou, de la paille, du roseau ou encore de l’alfa. En Afrique du nord, sur une aire allant de la région marocaine de l’oriental jusqu’aux frontières Tunisiennes, une plante peuple les vastes steppes arides : l’alfa 

 Cette plante très fibreuse, à priori sans intérêt, pousse en touffes d'environ un mètre de haut, formant de vastes « nappes » dans les régions d'aridité moyenne. Elle présente cependant une grande utilité sur le plan écologique pour lutter contre l'érosion dans les régions de steppes arides et les populations autochtones ont su l’exploiter de multiples façons. En période de sécheresse,les plus jeunes pousses peuvent être pâturées par les chevaux et les chameaux, mais la plante est trop riche en lignine pour constituer un fourrage pour les autres herbivores. Et si l’on tire de l’alfa une pâte à papier très prisée, cette plante qui a permis de développer un artisanat singulier, est aussi célèbre pour ses fibres qui, une fois filées, sont employées depuis des siècles dans la fabrication d'objets de sparterie. Réputés à travers tout le pourtour de la méditerranée, les cordages, espadrilles, tissus, paniers et autres tapis d’alfa ont permis de maintenir des échanges commerciaux et une activité économique régulière dans ces régions au climat inhospitalier.

 Repère identitaire, riche des mille et un signes mystérieux qui embellissent ses objets, cet artisanat ancestral a été un temps menacé de disparition par le recours à de nouvelles fibres synthétiques et l’avènement de techniques moins pénibles et économiquement plus rentables. Et, si la fabrication d’ustensiles en alfa comporte des avantages indéniables, à l’exemple du couscoussier qui confère à la semoule un goût et une senteur inégalable, ou de la panière qui permet aupain de conserver une fraîcheur sans pareil, les femmes ont délaissé ce savoir-faire hérité de leurs mères et transmis de génération en génération.

 100% naturel, biodégradable, écologique, chaud en hiver et frais en été, l’alfa renait aujourd’hui de ses cendres. Il fait l’objet d’un regain d’intérêt dans les domaines de la décoration et du design, de l’architecture d’intérieurs et extérieurs. A travers ces tapis, draperies, mobilier, articles d’ameublement et autres objets chics on ne compte plus les applications et usages qu’on peut en faire. En mettant en valeur un savoir-faire laissé à l’abandon, en le rendant plus rentable, en lui offrant de nouveaux débouchés et en améliorant les techniques, l’artisanat autour de l’alfa associé au design constitue aujourd’hui un réel facteur de développement dans les régions de l’oriental.

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