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L’artisanat de la vannerie compte, au Maroc, parmi les métiers séculaires, pratiqués par des artisans, hommes et femmes dans diverses régions du pays. Explicitement, dans le sud du Maroc, et dans une économie d’autosuffisance, cet art est maîtrisé par les femmes, et revêt une valeur d’usage très répandue dans toutes les tribus sahariennes.
La création de multiples formes de nattes, ainsi que d’objets usuels d’usage quotidien et domestique et des récipients de transport, y est toujours d’actualité, même si cette pratique artisanale se trouve aujourd’hui en péril.
Selon des procédés de base très astucieux, les artisanes sahariennes recourent à des techniques diverses tel le spiralé cousu, le cordé, le tissé et le tressé.
Le prototype de la natte saharienne/l-hssira émerge comme objet archétype multi-usages. Il est utilisé comme tapis de repos étalé au sol ou comme paroi qui donne un sentiment d’espace. Outre ces utilités, la natte est recommandée pour son aspect hygiénique, car elle filtre la poussière et dégage une odeur agréable.
Sur le plan économique, les artisans nattiers et vanniers multiplient les pratiques et produisent multitude de modèles, afin d’accroitre les opportunités de commercialisation de leurs produits. Les prix de vente sont fonction des efforts fournis par les artisans, des dimensions des produits, des matières utilisées et des motifs décoratifs. La clientèle est souvent constituée de familles nomades sédentarisées qui se procurent de modèles de nattes, couscoussiers, plats, paniers à pain, tamis pour rouler le couscous. Un autre type de clientèle est constitué de touristes appréciant ce genre de produits artisanaux à base de matières d’origine végétale.
Ces produits sont également commercialisés à l’occasion des foires et expositions organisées aussi bien au Maroc qu’à l’étranger, ou à travers des boutiques spécialisées en artisanat de vannerie.
La vannerie est un métier très ancien qui existe depuis la nuit des temps. En Afrique du Nord, et sur la base d’études archéologiques, les constats montrent que les populations usaient dans la réalisation de leurs multiples produits de vannerie, des techniques déjà répandues pendant la période préhistorique.
Les modèles obtenus, changent d’un pays à l’autre, en fonction du climat, de la géographie, des modes de vie, de la variété de matières tinctoriales et de la biodiversité des écosystèmes. Des fouilles en haute Égypte et au Moyen-Orient ont démontré le rôle central de ce métier aux dimensions techno-esthétiques et sociales à travers des objets et de vieilles pièces datant de plusieurs milliers d’années.
En plus de ses vertus et fonctionnalités, Ginette AUMASSIP (Le Bas-Sahara dans la Préhistoire) rapporte que la vannerie constituait un matériau d’inhumation à l’époque de la préhistoire.
Les fondements de ce métier sont basés donc sur des ressources en matière végétale liées à la richesse des territoires des différentes régions du Maroc, tels que le palmier nain (doum), l’halfa, la foliole(jrid) de palmier dattier, l’herbacés/Smaar (Scirpus holoschoenus), les tiges ou brins de graminée/diss (Imperata cylindrica).
Dans le sud du Maroc, la matière utilisée est le Smaar en raison de sa large disponibilité.
Ces matières naturelles aux multiples vertus, se répandent comme matière de base dans un art d’artisanat qui se veut écologique, recyclable, durable et très employées depuis plusieurs siècles. Elles sont à la fois utilisées pour la confection d’objets décoratifs et fonctionnels, destinés à divers espaces ; mosquées, tentes, maisons d’hôtes, …
Les artisans vanniers marocains ont su faire usage des multiples répertoires et savoir-faire en vannerie, à travers la confection d’objets utilitaires pour usage domestique et pour le besoin du transport.
Un ensemble de repères et de répertoires sont, de nos jours, conçus comme étant vecteurs essentiels dans la diffusion de cet art, notamment à travers un processus de transmission de savoir-faire et d’emprunts.