• Contact
  • +212(0)5.37.27.62.90/91
  • contact@artesnet.gov.ma

Bois incrusté de Taghzout

Informations générales
Bois incrusté de Taghzout
Contenu de la formation

Vidéo

Documents

Durée de la formation

00:56:17

Categorie cible

Tous les stagiaires.

Présentation
Historique du métier
Galerie

Taghzout est un village situé dans la province d’Al Hoceima. Il se développe dans la vallée et sur les pentes des montagnes qui l’abritent. L’architecture des constructions est d’une grande valeur patrimoniale.
Il est constitué de plusieurs hémaux à lignage familial séparés les uns des autres parfois de plusieurs centaines de mètres.
Il est aussi connu par son artisanat spécialement en matière de travail du bois incrusté.
Pendant très longtemps, la vallée de Taghzout fut le berceau d’un artisanat florissant.
A partir du noyer, les artisans fabriquaient des bracelets, des broches pour femmes, des crosses de fusils, des soufflets et des coffrets. L’os incrusté provenait des cornes.
Aujourd’hui encore les Taghzoutis sont encore très célèbres par la qualité de leur travail.
Ils en sont fiers, même si la conjoncture actuelle accuse un net recul des demandes d’articles et de produits en bois incrusté.
Le déclin manifeste de l’artisanat du bois incrusté a conduit plusieurs Maalems artisans à se recycler dans d’autres métiers ou à émigrer vers d’autres villes du royaume.
De nos jours, les artisans du bois incrusté du village peinent à trouver du travail.
Une partie des artisans qui avaient quitté le village y sont revenus, grossir le lot des artisans sans activité. Le village ne compte quasiment plus d’atelier, excepté trois en cuir hébergés dans le complexe d’artisanat.
Ce groupement d’artisanat en rénovation pourra les aider pour s’établir à nouveau dans le métier, si toutefois les travaux sont terminés. D’autres difficultés les attendent aussi.
C’est ce qui arrive à tout artisanat : des problèmes touchant à l’environnement (pénurie des bois, concurrences d’autres produits, …).

L’art du bois incrusté est une technique ou un ensemble de techniques qui consistent à créer et réaliser des pièces en bois incrustées, notamment des meubles, tables, bibliothèques, bureaux ou des pièces décoratives, pour différents usages et en utilisant différents Matériaux.
Le bois, le vernis, la peinture, le coquillage, l’os, l’ivoire et le fil métallique sont les principaux Matériaux pour confectionner des motifs décoratifs.
Au Maroc, le travail du bois est considéré comme un des arts majeurs. Il requiert beaucoup de minutie et de patience. La présence de nombreuses espèces d’arbres en abondance surtout au niveau des vallées et des montagnes, telles que le cèdre, l’acacia, le thuya, le hêtre, l'olivier, le noyer, le chêne, l’ébène et le citronnier, a permis à cette forme d’artisanat de se développer et de se raffiner.
Son utilisation comme moyen de construction et surtout comme élément et support de décoration trouverait son origine à l’époque de la Dynastie des Idrissides au IX siècle, en particulier dans la ville de Fès, s’inspirant de l’orient, notamment de Damas et de Kairawan.
Outre les essences de bois importées, la présence dans tout le Maroc de bois de différentes essences a permis le développement d’un artisanat de très grande qualité.
Tous les métiers du bois sont devenus créateurs d’objets d’ameublement et d’instruments de musique relevant d’une très grande qualité. Ils sont célèbres à Tétouan, Fès, Rabat, Essaouira et Taghzout.
Sous l’influence de l’art hispano-mauresque, le travail du bois s’est développé pendant l’ère de la dynastie des Almoravides pour atteindre son apogée sous la dynastie des Mérinides au XIII siècle.
Qu’il soit incrusté, sculpté ou encore peint, l’art du bois est devenu depuis cette époque l’une des gloires de l’artisanat Marocain et n’a cessé de se développer et se diversifier jusqu’à notre époque contemporaine.
Taghzout, commune rurale, située en pleine montagnes du Rif, dans la Province d’Al Hoceima (140km) et à 32 km de Taounat, est réputée par son artisanat depuis bien longtemps.
Le bois incrusté en os et en fil de laiton à motif floraux est l’une des six grandes spécialités d’artisanat que comptait le village. Il servait pour la fabrication de petits objets, historiquement les crosses de fusils mais aussi des meubles.
C’est une technique d’insertion d’un fil de laiton ou d’argent autour d’une pièce en os, et plus récemment en nacre, délicatement polie. Jadis, l’incrustation se faisait sur du bois de noyé.
Pour caractériser l’ancrage de l’artisanat du bois incrusté dans la vallée de Taghzout, on pourrait distinguer schématiquement deux grandes phases dans son développement : l’œuvre des Moresques et la période du Protectorat Espagnol.
L’expulsion des moresques de l’Espagne après la chute d’Al-Andalus en serait un fait majeur. Des familles entières d’artisans se seraient réfugiées dans la vallée, emportant avec elles de nouveaux savoir-faire et même un mode de vie.
Leur héritage culturel et technique est palpable dans de nombreux domaines : l’architecture adoptée dans la construction des maisons et hameaux, l’artisanat du cuir, du bois et de la ferronnerie, les costumes et accessoires, …
Plus récemment, au 20ème siècle, la commune a connu la création en 1940 d’une école des Arts et Métiers pour la préservation et le développement des métiers du bois, du cuir et de la ferronnerie.
Les autorités espagnoles, occupantes de l’époque, l’avaient fermé huit ans après pour ne garder que celle de Tétouan.
D’après les déclarations des Taghzoutis et comme en témoignent les ateliers en ruine et l’école des Arts et Métiers, elle aussi en ruine, ce village fut le berceau d'un artisanat florissant qui lui donnait une certaine importance.

Ministère du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport Aérien et de l’Economie Sociale 2019 ©