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Marqueterie

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Marqueterie
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01:56:35

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Tous les stagiaires.

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L’abondance et la variété des essences sylvestres au Maroc; telles que le cèdre des montagnes de l’Atlas, le thuya, le chêne, le noyer, l’acacias, le citronnier ou l’ébène du souss, a toujours favorisé le développement d’un artisanat du bois qui continue de produire des œuvres d’une haute qualité technique et esthétique.

La marqueterie, qui consiste à creuser le bois pour y placer des morceaux d'une autre matière ou d'une essence différente, est l’une des techniques du bois encore pratiquées, tant dans l’architecture que dans le mobilier. Elle est particulièrement réputée à Essaouira, où le support n’est autre que le bois de Thuya.

Cependant, la marqueterie de Fès, dont le corps des objets est principalement réalisé en cèdre qui leur assure une longue vie et dégage un parfum qui éloigne les insectes parasites, semblerait être nettement plus ancienne et plus fine. Elle se caractérise par l’utilisation essentielle des bois d’arbres fruitiers, tels :

- le citronnier pour la couleur jaune
- le noyer pour son bois tendre et sa teinte grise
- l’abricotier marron veiné 
- le jujubier un bois dur d’un rouge vif
- le poirier, bois tendre beige et blanc qui se prête bien à la sculpture
- le cerisier rouge, facile à sculpter 
- l’olivier, bois dur, dont la couleur évolue du beige au marron

 

Toutes ces essences offrent aux artisans une large palette de nuances leur permettant de créer des œuvres d’art diversifiées. A ces couleurs, s’ajoute le rose du thuya, ainsi que des essences importées, telles que l’ébène du Sénégal et de Côte d’Ivoire, l’acajou et l’amazaqui d’Afrique Equatoriale et d’Amérique Latine, le hêtre, ou encore des matériaux plus riches, tels que le nacre et l’ivoire.

La marqueterie, ou technique d’incrustation, remonte au début de l’Antiquité Egyptienne. Elle est, en effet, originaire d’Orient et fut introduite en Occident via « Al-Andalus », qui symbolise la grandeur de la civilisation musulmane en Espagne.

A travers des chroniques historiques, il est mentionné l’existence de productions de qualité réalisées dans les ateliers des «califes» de l’époque, dont «le minbar» (chaire à prêcher) de la grande mosquée de Cordoue constitue la plus célèbre illustration.

Aux époques des Almoravides et des Almohades, des œuvres présentant des incrustations d’ébène, de jujubier et d'autres essences ont été réalisées par des maîtres artisans sur commande. Il s’agit notamment du minbar de la mosquée de la Koutoubia à Marrakech, entre 1139 et 1142, qui constitue le prototype de toute une série de minbars marocains, s’échelonnant du XII° au XIV° siècle, dont notamment :

  • - Le minbar Almoravide de la Grande Mosquée Al-Qaraouiyin de Fès en 1144 ;
  • - Le minbar Almohade de la Mosquée de la Qasba de Marrakech ;
  • - Les minbars Mérinides de Fès-Jdid, de la Mosquée de la ville de Taza (fin du XII° siècle) et de la médersa Bou Inania de Fès (milieu du XIV° siècle).

 

Au début du XX° siècle, les frères Kadiri, à la fois marqueteurs, peintres naïfs et enlumineurs, ont fait preuve d’une grande finesse dans la pratique de cette technique. Leurs œuvres figuraient dans de grandes expositions internationales telle celle de 1936 à Paris et ont enrichi les collections de musées.

M’Hamed Kadiri et son frère Tayeb ont commencé leur carrière en participant à la restauration du minbar de la médersa Bou Inania. Passionnés par le travail minutieux du bois, ils se sont alors intéressés à la marqueterie très fine, à la sculpture sur bois d’arbres fruitiers, à l’enluminure et à la calligraphie. Dès 1930 ils ont occupé une échoppe dans l’enceinte de l’ex Palais Batha devenu en 1915 « Musée des Arts Traditionnels et Populaires ».

Depuis, trois générations se sont succédées dans cet atelier où l’artisanat a rejoint l’art à travers une combinaison scrupuleuse entre le savoir-faire séculaire, le sens à la fois créatif et reproductif des motifs anciens et la recherche de la perfection dans le travail.

Aujourd’hui, l’atelier du musée Batha, abrite le beau frère de la famille Kadiri, le seul maâlem pratiquant encore ce rare métier noble, assisté par l’un des petits fils de la famille.

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