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Brocart

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Brocart
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01:37:55

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Tous les stagiaires.

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Historique du métier
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Le brocart est un tissu façonné parmi les plus remarquable de l’artisanat islamique issu d’une technique de tissage ancestrale et aujourd’hui quasiment disparue. 

 Tissé sur un métier à la tire d’une extrême sophistication pour son âge, le brocart est un tissu façonné qui se caractérise par un rendu très proche de la broderie. Remontant au XIème siècle, sa technique originaire d’Extrême-Orient se serait transmise à travers les siècles au gré des échanges et des migrations qui introduirent en Andalousie et à Fès le riche patrimoine culturel, scientifique et artistique issu de la civilisation arabo-musulmane.Autrefois dévolu à la production de ceintures traditionnelles, le brocart reste aujourd’hui le tissu rituel de la parure de la mariée, et constitue une soierie de choix particulièrement recherché par les tailleurs pour la confection des caftans. Certains designers portent un regard nouveau sur ce tissu, unique en son genre, qui fut parfois utilisé dans les Riads et grandes maisons aristocratiques pour la réalisation de tentures murales « hayti » et de rideaux de portes « khamiya ».

 Aujourd’hui sur le point de disparaître, un seul atelier subsiste encore difficilement dans la médina de Fès, ce métier utilisé pour le brocart est très sûrement l’un des plus sophistiqué par sa mécanique et par la finesse des tissus façonnés qu’il permet de réaliser.

 Avec ses deux chaînes, dont la plus lourde compte jusqu’à 6000 fils, avec son système de tire qui permet de réaliser des motifs complexes, polychromes et d’une finesse unique, ce métier à double harnais nécessite de nombreuses qualifications. Entre le maâlem-tisserand, le tireur, le menuisier, le concepteur de motifs, le canneteur, pas moins de 5 ou 6 hommes sont nécessaires au bon fonctionnement de l’atelier dont la gestion requiert un long et difficile apprentissage. Mais aujourd’hui seuls deux ou peut-être trois vieux artisans, détiennent encore les secrets de son fonctionnement qui se sont transmis durant des siècles par voie orale et leur relève semble loin d’être assuré.

L’emploi des tissus dans lesquels on fait entrer de l’or remonte à des temps très anciens, mais sous ce terme de « brocart » ont été classées à tort quantité de soieries, à l’instar des tissus façonnés réalisés à Fès depuis près de huit siècles.
Au Maroc l’histoire de ces tissus d’exception, réalisés sur des métiers d’une grande complexité, est intimement liée à celle de la ville de Fès. Cette histoire remonte à l’époque des souverains mérinides qui avaient choisi d’en faire leur capitale.
Profitant de la décomposition de l’empire Nasride, la ville va alors connaître un épanouissement intellectuel scientifique et artistique sans précédent. Déjà connue pour être un grand centre de production textile depuis l’époque des souverains Almohades, Fès qui accueille les artisans andalous en exil, développe alors des techniques plus élaborées.
Ibn Khaldun dans ses Prolégomènes « Muqaddima » publiés en 1377, y évoque pour la première fois la présence de tissage façonné. Un demi-siècle plus tôt le Rawd al-qirtas signale l’existence d’un marché de soie situé en plein coeur de la cité. Quant au Zahrat al-s , qui décrit la ville au 14ème siècle, il nous informe sur la présence de magnaneries sur les rives de l’oued qui la traverse, les ateliers de tissage étant situés dans les quartiers plus élevés.
Malgré le long déclin de la dynastie mérinide qui subit l’assaut conjugué des portugais et des espagnols, la ville de Fès continue de prospérer durant encore près de deux siècles. L’activité commerciale s’intensifie et l’industrie de la soie se développe si bien qu’au début du 16ème siècle, le textile y est la principale activité artisanale.

 

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