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La Blousa trouve ses origines sémantiques dans le mot « Blouse » qui signifie « un vêtement long, de toile ou de cotonnade, porté par les ouvriers, les paysans et différents corps de métiers jusqu’au début du XXème siècle ». Elle est aussi définie comme étant « un corsage féminin ample ou flou ».
La Blousa Oujdia, quant à elle, est une robe traditionnelle qui caractérise la région de l’oriental marocain, ainsi que l’ouest algérien, notamment les villes de Tlemcen et Oran.
C’est, essentiellement, « une robe d’intérieur mais qui peut également être portée en cérémonie selon la qualité du tissu et la richesse de l’ornementation ».
Elle est caractérisée par son « bustier haut plus ou moins richement orné, sa coupe droite en cylindre et par le décolleté au niveau de la poitrine et du dos. La jupe est large, d’un seul tenant avec de multiples plis qui lui permettent de s’adapter à différentes corpulences ».
La combinaison intérieure (Jaltita), généralement en tissu fin et doux, peut être solidaire de certaines parties de la Blousa, comme elle peut en être totalement indépendante.
La Blousa est, généralement, composée d’un bustier (Sder), un dossard (Dher), un corps (Kesda), et des manches, souvent courtes et bouffantes (Lekmam).
Aujourd’hui, la Blousa constitue un patrimoine vestimentaire revisité, qui emboîte le pas au caftan marocain, grâce, notamment aux efforts conjugués d’artisans et de jeunes stylistes, oeuvrant pour en améliorer les aspects, à la fois, fonctionnels et esthétiques, et adapter cette tenue traditionnelle aux nouvelles tendances en matière de vestimentaire et de mode.
C’est dans cette perspective que la région de l’oriental célèbre chaque année, depuis maintenant 5 ans, un festival dédié à ce patrimoine vestimentaire et initié par l’Association Orientale pour le Développement (AOD). Cet événement, patronné par Sa Majesté le Roi, commence à prendre une ampleur internationale.
La Blousa constitue l’un des aspects du patrimoine vestimentaire de la région de l’oriental, au même titre que les autres costumes historiques de la région, tels que la Manssouria ou encore le « Haïk », et la « Chokka berbère », partiellement portés dans le monde rural. Elle occupe une place de choix dans les garde-robes féminines, que ce soit dans l’oriental marocain ou dans l’ouest algérien, et chacune des deux régions en revendique la paternité. Cet état de fait, alimente une querelle de genèse, notamment, entre Oujdis et Tlemcenais.
La réalité est que la proximité géographique, consolidée par les liens historiques et culturels, a engendré des similitudes des deux côtés des frontières et a favorisé la constitution d’un patrimoine commun entre l’Algérie et le Maroc, allant des traditions musicales, aux arts culinaires et vestimentaires.
Ce patrimoine commun a, cependant, évolué différemment, du fait que l’héritage turc a fortement marqué le patrimoine algérien, ce qui n’a pas été le cas du Maroc.
Certains documents historiques vont jusqu’à confirmer que la Blousa était confectionnée à Oujda depuis des siècles. Cette thèse est appuyée par le fait que tous les flux migratoires de l’Andalousie vers les pays du Maghreb ont laissé des traces à Oujda comme à Debdou.
Dans la même logique, le docteur Badr Elmaqri, spécialistes de l’histoire de l’oriental, rappelle que plusieurs des familles musulmanes et juives refoulées d’Andalousie se sont d’abord installées à Debdou et Oujda dès 1392, avant que certaines d’entre elles n’optent pour Fès et Tlemcen, ce qui explique les ressemblances entre les tenues traditionnelles dans ces différentes cités.