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Maroquinerie de Taghzout

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Maroquinerie de Taghzout
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04:53:01

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Tous les stagiaires.

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Taghzout, petite ville abrupte située aux confins de la province d’Al Hoceima et de celle de Taounate, est surtout renommée pour l’art d’y travailler et d’y broder le cuir. Les artisans, penchés sur leurs vétustes établis, y fabriquent des sacs à main, des portefeuilles, des ceintures, des pouffes et, surtout, les fameux « Zaâboula », des sacoches à franges décorées de savantes broderies réalisées à l’aide de fines lanières aux couleurs tendres et vives, autrefois en peau de chèvre.
Si certains d’entre eux se sont spécialisés dans tel ou tel autre produit, tous emploient la même panoplie de techniques pour les confectionner : il faut tout d’abord débiter les pièces des peaux, puis leur graver un tracé de base, les broder, les encoller, les assembler puis, bien entendu, fignoler leur finition.
L’artisan n’utilise fondamentalement pour cela que deux types d’outils aussi rudimentaires les uns que les autres : une bonne paire de ciseaux de cordonnier et un petit jeu d’alène.
Si c’est grâce à sa broderie que l’on peut distinguer la véritable maroquinerie de Taghzout, le geste avec lequel elle s’exécute reste relativement simple: percer une par une à l’alène des petites entailles dans le cuir puis y passer par dedans une lanière en tirant doucement dessus, pour ne pas la rompre.
Tout le secret réside dans la précision avec laquelle se perce ces entailles, la tension de la lanière et, évidemment, la patience de chacun.

Selon certaines sources, c’est après la chute d’Al-Andalous que quelques familles d’artisans se sont réfugiées dans la région avec leur savoir-faire. Pour d’autres, des apprentis taghzoutis auraient appris cette technique à Bni Msowar de la province de Chefchaouen il y a deux siècles. Cette activité fut abandonnée dans sa localité d’origine et perpétuée à Taghzout depuis près de 150 ans.
À la fin du XIX siècle, la production devait certainement être très abondante et la sacoche (Zaâboula) faisait l’orgueil des paysans rifains. De plus, la poche était rare dans le vêtement traditionnel et les hommes y mettaient ce qu’un européen eût mis dans ses poches.
Les artisans taghzoutis étaient recrutés dans les meilleurs ateliers de Casablanca ou de Rabat régentés par des français pour y fabriquer des articles de luxe destinés à l’exportation et en 1940, l’une des trois seules écoles d’arts marocains qui existèrent alors dans l’ensemble de la zone contrôlée par le pays voisin fut créé à Taghzout. L’école devra malheureusement fermer ses portes en 1948 en raison de l’éloignement. La prestigieuse École des Métiers et des Arts Nationaux de Tétouan hérita alors de tous ces savoir-faire.

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