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Accessoire d’ameublement d’origine orientale, le pouf désigne un petit siège rembourré sans dossier ni accotoir. Traditionnellement recouvert de cuir, il est au Maroc souvent décoré de motifs géométriques et colorés. Pour ce faire, les maroquiniers de Marrakech ont reproduit une ancienne technique de broderie du cuir, utilisée pour décorer la traditionnelle choukkara, cette sacoche en cuir brodé que les hommes portaient autrefois en bandoulière. Cette technique de broderie consiste à coudre sur la surface de la peau un fil de sabra, d'argent ou d'or pour produire un effet de relief. En mélangeant subtilement les couleurs on obtient des motifs polychromes.
L'ornementation du cuir brodé foisonne d'arabesques florales. Les polygones étoilés, parés d’enroulements de feuilles ou de fleurs, forment grandes compositions symétriques. Ces motifs, préalablement dessinés sur des gabarits, sont reproduits sur le support qui doit les recevoir, puis recouverts de fils de sabra au moyen d'une alêne et d'une aiguille. Pendant le travail, la pièce à broder est maintenue dans une sorte d'étau en bois. L’Assemblage des parois des poufs selon la technique du sarma est encore réalisée à Marrakech par quelques rares artisans qui exécutent un point de sellier très particulier.
La réputation du cuir marocain remonte au Moyen Age. Au IXe siècle, des ouvriers chassés de Kairouan et de Cordoue s’installent à Fès. Ils sont à l’origine de ce cuir marocain dont l’exceptionnelle qualité lui vaut d’être exporté jusqu’à Bagdad. Sa notoriété est telle qu’au XVe siècle la langue française adopte le terme de “maroquin” pour désigner le cuir finement travaillé.
Le cuir, essentiellement de chèvre, de vache, d’agneau et de chameau est d’abord tanné avant de passer entre les mains de plusieurs corps de métier, chacun ayant sa propre spécialité : maroquinier d'art, artisan bourrelier sellier, artisan brodeur sur cuir etc …
Au Maroc, on peut trouver le cuir brut ou excisé mais également brodé: La surface de la pièce est cousue de fil de sabra, d'argent ou d'or pour produire un effet de relief.
L'abandon, durant le 20ème siècle, de la choukkara traditionnellement portée par les hommes, et pour les femmes de la large ceinture de soie brochée tissée sur le métier à la grande tire a sans doute contribué au développement de la broderie sur cuir et sur velours.
Cette technique déjà utilisée pour les coussins est alors reprise dans la décoration des poufs et d’autres éléments d’ameublement.
A Marrakech, ils comprennent, pour les plus beaux modèles, des bordures brodées de soie et des motifs centraux à dessin géométrique ou floral. On fait aussi de luxueux poufs rehaussés de morceaux de velours et brodés d'or.
Pour assembler les parois de leurs poufs, les artisans de Marrakech se sont inspirés de l’une de nos plus anciennes industrie du cuir: à savoir celle du harnachement. On sait combien les Marocains ont toujours apprécié les exercices équestres. Les fantasias jouent encore de nos jours un rôle très attractif et pour donner plus d'éclat à ces festivités, les artisans du cuir rivalisent de goût et d'ingéniosité dans l'ornementation des luxueuses selles brodées de soie et de velours. Aujourd’hui revisité ce savoir-faire a donné naissance au sarma une technique qui consiste à réaliser point de sellier en insérant une sorte de galon ornemental en soie végétale sur la ligne de couture.